Interview - Directeur de boutique Laurent Barrier à Paris
Pour vous permettre d'en savoir plus sur l'étendue des métiers du luxe nous interrogeons les acteurs du secteur. Ils partagent avec nous leur quotidien, leurs passions et leur point de vue sur les tendances à venir.
Mallory Beaurepaire, Directeur de boutique Laurent Barrier à Paris, nous en dit plus sur le secteur Horlogers, Bijoutiers, Joailliers et Orfèvres (HBJO).
Pouvez-vous nous en dire plus sur votre parcours ?
Après un baccalauréat professionnel Commerce option Luxe, j’ai poursuivi mes études en BTS Management des Unités Commerciales (ancien BTS MCO). Par la suite, j’ai intégré une école de commerce pour préparer une Licence en Gestion en alternance dans une maison de haute couture. Sur le chemin pour me rendre à l’entretien, l’entreprise m’a contacté pour me dire que le recrutement était finalement annulé. En revenant sur mes pas je suis passé devant une boutique Laurent Barrier. J’ai déposé mon CV et ma lettre de motivation dans la boîte aux lettres. Environ une heure après j’ai été contacté pour passer un entretien !
Je ne connaissais pas le secteur HBJO (Horlogers, Bijoutiers, Joailliers, Orfèvres) mais on peut dire que ce jour-là, le destin a joué en ma faveur [sourires].
En 14 ans au sein de la maison j’ai occupé successivement les postes d’apprenti, vendeur, premier vendeur et désormais de responsable de boutique.
Quelles sont vos missions au quotidien ?
Mes missions sont nombreuses et variées !
Je supervise un écrin d'une dizaine de collaborateurs mais également une boutique d'occasion ainsi qu'un atelier d'horlogerie et de joaillerie.
Je m'occupe des attributions produits, des commandes, du réassort, du contrôle de mise en place, de la livraison pour certains clients mais aussi plus généralement de la gestion du point de vente dans son ensemble. Je gère également les plannings des collaborateurs et des rendez-vous fournisseurs.
Quel est votre point de vue sur la situation actuelle du secteur du luxe ?
De manière générale, il y a un grand développement du luxe dans le monde. Contrairement à ce que l’on pourrait penser, les achats en Europe s’intensifient malgré la crise du Covid-19.
Aujourd’hui les acheteurs se tournent de plus en plus vers des valeurs refuges. Dans le luxe, les bijoux et les montres sont donc très prisés mais consommés différemment. Durant le processus d’achat, les consommateurs réfléchissent désormais à long terme : cet objet aura-t-il encore de la valeur dans quelques années ? Est-ce que je pourrai le transmettre à mon entourage ? Autant de questions qui font de ces achats de réels investissements sur l’avenir. La crise sanitaire a renforcé le sentiment que nous ne savons pas de quoi l’avenir sera fait. Les consommateurs dépensent donc moins souvent mais mieux.
Autre tendance forte, le luxe de seconde main ne cesse de se développer. L’industrialisation du luxe par la technologie 3D et le laser permettent de donner une seconde vie aux objets de luxe. Pour vous donner un exemple, il fallait autrefois une semaine complète pour remplacer la vis d’une montre. Cela demandait du temps et des ressources humaines importantes. Désormais nous sommes en capacité de remettre à neuf un objet rapidement et à moindre coût.
Comment voyez-vous l'avenir du secteur HBGO ?
Intégrer le secteur du luxe, c’est avant tout être passionné. Au-delà du côté « glamour » qu’il représente il faut aimer l’artisanat et le travail des créateurs.
A ceux qui se posent des questions sur l’avenir du luxe je dirai qu’il est normal de se poser des questions. Par expérience, la branche HBGO sera toujours une valeur sûre. L’horlogerie, les bijoux ou encore la joaillerie seront toujours des objets sentimentaux forts et des investissements de grande valeur.
A l'ESG Luxe, vous pouvez vous spécialiser en deuxième année de Mastère. L'option Marketing bijouterie et joaillerie vous forme à l'environnement du marché du luxe français et international de la bijouterie et de l’horlogerie du luxe.
LE SAVIEZ-VOUS ?
- Les bijoux en or sont les plus consommés
- Les bagues dominent le marché avec 47 % du chiffre d'affaires et une progression de 4 %, suivies par les colliers (20 % des ventes) et les boucles d'oreille (14,6 %)
- Les ventes des montres ont progressé de 3% en France en 2019
- Les exportations du secteur poursuivent leur progression (+12 %), tout comme les importations (+8 %)
Source : France Eclat